Conseil en relations publiques

Newsletter du 09/02/24


Bonjour à toutes et à tous, nous espérons que vous avez passé une bonne semaine et bienvenue dans votre dose hebdomadaire d'actualités en affaires publiques offerte par le cabinet VOXA.

Voici les éléments qu'il ne fallait ne pas manquer cette semaine :

L’instant réglementaire :

Remaniement, suite et fin… Manque de pau et chaises musicales.

Le guépard est de retour : "Il faut que tout change pour que rien ne change." Peu de nouveaux entrants ou de surprises, quelques promotions ou portefeuilles élargis, un peu de chaises musicales. Si l’acte 1 était disruptif, tendance macronisme primitif, l’acte 2 fleure bon la IVe République. Personne n’attendait un effet « Dati » bis pour cette seconde salve de ministres, c’était bien vu… Une seule chose vraiment nouvelle pour cette liste gouvernementale, c’est pour le poste de ministre de l'Éducation, avec Nicole Belloubet qu'on a connu garde des Sceaux, et qui remplace Amélie Oudéa-Castéra. Cette dernière reste toutefois ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques. Elle bat donc le précédent record, détenu par Benoît Hamon, avec seulement cinq mois en poste. Si la ministre a cumulé les maladresses depuis sa nomination, jusqu’à devenir un problème au gouvernement, il a fallu pourtant moult négociations entre l’Élysée et Matignon pour arriver à ce « en même temps » ministériel : hors-jeu mais restée en fond de court, pas question de donner quitus à Mediapart dit-on au Château ! Résultat : « Calamity Oudéa » retourne aux Sports et c’est l’ancienne garde des Sceaux, que les plus anciens ont connu élue socialiste à Toulouse, qui hérite du maroquin de l’éducation.

Les pôles renforcés :

  • Chez Catherine Vautrin, l’axe santé/solidarité est renforcé. Si la ministre conserve en direct le Travail, à signaler la promotion de Fadila Khattabi dont le portefeuille des Personnes handicapées est élargi à l’autonomie. Sarah El Haïry devient ministre déléguée en charge de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles et Frédéric Valletoux, ancien président de la Fédération Hospitalière Française, hérite de la Santé, poste pour lequel le député de Seine-et-Marne est en campagne permanente depuis juin dernier…

  • Côté Beauvau, Gérald Darmanin sera secondé par un trio féminin inédit avec Marie Guevenoux aux Outre-mer, Dominique Faure aux Collectivités, Sabrina Agresti-Roubache promue ministre déléguée à la Ville, et à la Citoyenneté.

  • Côté Bercy : Bruno Le Maire gagne encore ses arbitrages en conservant ses ministres délégués : Olivia Grégoire devient ministre déléguée en charge des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Thomas Cazenave conserve les comptes publics, Roland Lescure l’industrie élargie à l'énergie.

Un Premier ministre renforcé ? Autorité, sécurité, laïcité, travail... : un ancien socialiste décomplexé met la barre à droite pour essayer de sauver les meubles aux européennes et répondre aux aspirations majoritaires du pays. Mais, une fois le coup de com’ passé, le réveil pourrait être douloureux avec une majorité introuvable à l’Assemblée nationale. Attention aux lendemains qui déchantent, même si cette dernière fournée vient compléter certains équilibres. L’aile gauche de Renaissance est servie avec le passage de Patrice Vergriete aux transports, l’arrivée de l’ex-PS Nicole Belloubet à l’Éducation, un Guillaume Kasbarian classé à la droite du parti présidentiel pour le logement tout comme l’ex-LR Marie Guevenoux et marcheuse historique aux Outre-mers, un Horizons avec Frédéric Valletoux à la Santé… La balance gouvernementale penche toujours sérieusement à droite… Reste le cas MoDem une fois le psychodrame Bayrou passé…

Avec sa cinquantaine de députés MoDem, François Bayrou espérait parler à l’oreille d’Emmanuel Macron au moment de choisir le Premier ministre et les ministres. C’est raté. Bayrou n’est plus au centre... du jeu. Mieux, sa volonté de rééquilibrage et de changement de cap n’est manifestement pas au programme. L’homme de Pau a tout de même passé son message au Président : se méfier quand même du pouvoir de nuisance des dinosaures (que seul un astéroïde a fait disparaître). Au passage, dans une interview hier matin sur France Info, il a bien confirmé qu'il avait la présidentielle de 2027 en tête. Alors que son nom circulait depuis trois jours autour d'une nomination possible, François Bayrou l’a annoncé mercredi soir, il ne fera pas partie du gouvernement. Mais lors de cette intervention, le ton était particulièrement acide. L'entente avec la macronie est en train de voler complètement en éclat même si François Bayrou répète quand même que le MoDem fait partie de la majorité. Il veut toujours que des membres du MoDem intègrent ce gouvernement dont il critique si durement la ligne. « Courageux, mais pas téméraire », persifle la macronie. Bayrou, dans cette tentative de bras de fer avec l’Élysée, sort démonétisé de l’opération. Cette course en solitaire a montré sa solitude et l’ancien candidat à la Présidentielle a autant affaibli sa position après sa sortie (condamné fortement par le député Bourlanges et poliment par le ministre Fesneau) que son parti contraint à renouveler sa fidélité au prix de quelques maroquins.

Résultat de la moisson pour les troupes orange : Une passe de quatre pour un beau jeu de chaises musicales ! Marina Ferrari, députée de Savoie, hérite du numérique, Sarah El Haïry passe de secrétaire d'État à la biodiversité à ministre déléguée en charge de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Jean-Noël Barrot passe du numérique... à l'Europe, tout comme Marc Fesneau, maintenu à l’Agriculture et à la Souveraineté alimentaire.

Décryptage :

Un gouvernement complet pour faire salon avec l'Agriculture

Le 9 janvier, sur le perron de l'hôtel de Matignon, Gabriel Attal n'a pas mentionné les agriculteurs et a à peine abordé les enjeux climatiques. Deux semaines plus tard, en Haute-Garonne, l'agriculture devenait dans la bouche du nouveau Premier ministre une grande cause nationale, placée « au-dessus de tout le reste ». Depuis, en trois étapes, trois volets de mesures et un alignement progressif sur les revendications de la FNSEA, principal syndicat d'agriculteurs, Gabriel Attal a réussi à désamorcer la crise. Une illustration de sa méthode résumée dans le triptyque : « Poser le constat, dire la vérité, agir sans tarder »…

L'histoire retiendra que la campagne des européennes, qui généralement décolle dans les derniers jours avant le scrutin, a cette fois démarré à vitesse grand V dès janvier, sur les barrages et sur les tracteurs.

Un jeune Premier ministre, fraîchement nommé, affronte la colère contagieuse d'agriculteurs en souffrance, chez nous et partout en Europe.

Le sujet s'y prêtait puisque la colère des agriculteurs se faisait entendre dans les deux capitales au même moment et exigeait à la fois des réponses nationales et européennes. Mais il s'agissait surtout de mettre en scène un couple exécutif sur la même longueur d'onde, au fonctionnement bien huilé. Pour une fois, Emmanuel Macron a même laissé la vedette à son Premier ministre qui s'est exprimé en premier. C'est le chef de l'État qui a tout de même fait le service après-vente de ses annonces, qui avaient été soigneusement validées par l'Élysée.

Cependant, ces mesures ne font pas que des heureux, loin de là. De nombreuses revendications restent insatisfaites, notamment en ce qui concerne les revenus. Et la plupart des promesses vont désormais dépendre de leur mise en œuvre sur le terrain, à commencer par la simplification des normes administratives.

Les agriculteurs ont été les grands absents des débats sur les conséquences de l'inflation et de la crise énergétique ; ils ont été pris dans l'étau de la hausse des prix des matières premières et des coûts énergétiques, alors que dans les plus petites exploitations, les marges avaient déjà été rognées au-delà du supportable. Oui, il faut les protéger de la « surtransposition » des règlements européens qui créent une concurrence déloyale et, par-dessus tout, leur garantir des conditions de vie et de retraite décentes.

Tirer « sans tarder » un trait sur des pans entiers du Pacte vert européen appliqué à l'agriculture, sur la réduction de l'usage des pesticides et les mesures de sauvegarde de la biodiversité, est payant à court terme. Mais après ? La suspension du plan Ecophyto percute, une fois de plus, la promesse d'un « quinquennat écologique ». Et puis, une fois de plus, l'échec, l'incapacité à maintenir une fiscalité verte qui dissuade le recours aux énergies fossiles… Les gilets jaunes sont nés d'une taxe carbone ratée, non accompagnée socialement, l'angoisse de la fin du mois éclipsant celle de la fin du monde.

Si Gabriel Attal a surmonté sa première crise, un acte fort après le discours de la méthode, le salon de l'Agriculture sera le premier révélateur de ce gouvernement enfin au complet. C'était nécessaire pour s'installer, mais encore loin d'être suffisant pour rattraper Le Pen et Bardella. Le Premier ministre, comme Christophe Béchu à la Transition Écologique, Marc Fesneau à l'Agriculture, le duo Le Maire/Lescure à Bercy, et la sauvée in extremis, les arbitrages pèseront lourd quand la facture sera présentée…

Sur la scène politique :

Gabriel Attal à contretemps

Gabriel Attal aime se présenter comme un homme d'action. En un mois, le plus jeune Premier ministre de la Ve République a doublement inscrit son nom dans l'histoire : il est désormais le chef du gouvernement ayant mis le plus de temps à constituer une équipe complète. De quoi apprendre à valser à contretemps…

Le temps, particulièrement long, mis à constituer une équipe gouvernementale complète tranche avec l’urgence d’agir dans de très nombreux dossiers touchant à la vie quotidienne des Français. Emmanuel Macron et Gabriel Attal n’ont pas envoyé un signal optimal, au risque de briser l’effet « blast » initié par l’arrivée de l’impétrant à Matignon. Des postes ministériels essentiels, tels que le logement et la santé, laissés en vacance… L’exécutif renvoie l’image d’une incapacité à trancher et d’une perméabilité aux pressions. Derrière les discours volontaristes, voire martiaux, l’indécision est-elle congénitale au macronisme ?

Le flou entretenu à dessein quant à l’avenir d’Amélie Oudéa-Castéra est, en la matière, exemplaire. Restera-t-elle en charge d’un super ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports ? Complètement sortie ? C’est finalement rétrogradée pour seulement s’occuper des Sports et des JO. Retour à la case départ après trois semaines de polémiques quotidiennes et de fails de com’ sans précédents… La question majeure est de savoir si les scénarios avancés témoignent du nuage de fumée habituel à tout remaniement ou d’un véritable désaccord entre le président et son Premier ministre, tel l’emblématique cas Bayrou.

Et pour qu’un remaniement serve à quelque chose, il faut qu’il ait un sens. Un récit doit l’accompagner. L'alchimie ne prend que si chacun a bien compris où on va ! Or, Emmanuel Macron ne nous a toujours pas montré quel était son chemin, au moins jusqu’aux européennes. On a juste quelques jalons ici et là : la loi fin de vie en février, le congrès à Versailles en mars pour l’IVG, une mission confiée à Éric Woerth pour effeuiller le millefeuille administratif. Tout ça fait une petite musique d’ambiance, pas un cap.

Si la majorité n'est pas menacée par la mini-crise lancée par les troupes du Modem, elle est en tout cas fragilisée. François Bayrou n’a sans doute pas les moyens de passer carrément dans l’opposition, surtout au moment où l’extrême droite semble aux portes du pouvoir. Mais cette crise tombe au pire moment, car elle vient clôturer l’interminable séquence du remaniement. Un mois d’attente pour compléter le gouvernement avec une quinzaine de ministres délégués et de secrétaires d’État.

Ce fut un mois pendant lequel des secteurs qui concernent directement la vie quotidienne des Français, comme le logement, les transports ou la santé, n’ont pas eu de ministre dédié. Ce fut aussi un mois d’hésitations, de coups bas en coulisses, et à l’arrivée, on retrouve une majorité au bord de la crise de nerfs. Pour Emmanuel Macron, il y avait urgence à se décider s’il veut enfin lancer ce second quinquennat qui n’en finit pas de ne pas démarrer. Enfin, s’il faut penser février, il faut aussi raisonner juin : pour son nouveau souffle, Emmanuel Macron a donc besoin d’une nouvelle équipe pour redresser la barre et rattraper le RN d’ici aux européennes.

Mais le 9 juin, si les mauvais sondages se confirment et que le camp du Président est sanctionné dans les urnes… Que fera-t-il ? Faut-il griller la « cartouche » dès janvier ?

Les ministres sont jetables, mais les remaniements sont rarement recyclables.

Le calendrier du parlement :

L'agenda parlementaire de la semaine à l'Assemblée nationale :

Mardi 13 février :

> À 9h00 : Questions orales sans débat.
 
> À 15h00 : 

  • Questions au Gouvernement.
  • Texte Sénat renforcer la lutte contre les dérives sectaires
  • Texte faciliter la mise à disposition aux régions du réseau routier national non concédé

> À 21h30 : Suite odj de l'après-midi.

Mercredi 14 février :

> À 14h00 : Questions au Gouvernement.

> À 15h00 : Suite odj de la veille

> À 21h30 : Suite odj de l'après-midi.

L'agenda parlementaire de la semaine au Sénat :

Mardi 13 février :

> À 14h30 et le soir  : 

  • Explications de vote et scrutin public solennel PJL Gouvernance de la sûreté nucléaire et de la radioprotection et PJLO Modification de la loi organique n° 2010-837 du 23 juillet 2010
  • Débat sur l'avenir de notre modèle agricole
  • PPL Sûreté dans les transports

Mercredi 14 janvier :

> À 15h : 

  • Questions d'actualité au Gouvernement

 > À 16h30 et a 20h30 : 

  • PPL Garantir la confidentialité des consultations juridiques
  • PPL Maîtrise d'ouvrage pour les communes rurales

 > Le Soir : PPL Filière cinématographique en France

Jeudi 15 janvier :

> De 10 h 30 à 13 heures et de 14 h 30 à 16 heures : 

  • PPL Préserver des sols vivants
  • PPL Santé et bien-être des femmes au travail

Le politique de la semaine :

Les associations lui disent merci !
Quentin Bataillon, né en 1993 à Feurs, France, a rapidement plongé dans le monde politique et la communication. Titulaire d'un master en communication de l'EFAP obtenu en 2015, il a débuté sa carrière politique en tant que directeur de campagne à seulement 17 ans. Bataillon a également servi en tant qu'assistant parlementaire et conseiller municipal, avant de se lancer dans la législature française en tant que député en 2022, sous l'étiquette de Renaissance, marquant une ascension significative dans sa carrière politique. Il portera le projet de loi sur la réforme de la vie associative simplifiant drastiquement la vie de milliers d'associations.

C'est tout pour cette semaine ! N'hésitez pas à partager cette newsletter avec vos collègues et à nous contacter pour toute question ou besoin de clarifications. On se retrouve vendredi prochain. À bientôt !


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